Elections européennes et la capture de l’Europe par la finance
A l’approche des élections des députés européens, je vous invite à lire ma note de lecture du livre La Capture de Christian Chavagneux et Thierry Philipponat. J’ai complété cette note de lecture par des références au livre La richesse cachée des nations de Gabriel Zucman sur les paradis fiscaux. A la fin de ma note de lecture, j’ai rappelé les principaux enseignements qu’on peut tirer de la lecture de ces deux livres. Le premier ouvrage nous permet de découvrir la puissance des banques ; par exemple le total des actifs financiers détenus par les banques françaises représente 4 fois le PIB de la France, ce qui donne à ce secteur un pouvoir de fait sur les gouvernements successifs qu’ils soient de gauche ou de droite. Il y a de fait une capture du pouvoir politique au niveau national par les banques et qui permet d’expliquer que sur la question des finances la Commission européenne peut apparaître comme moins libérale que certains gouvernements. Comme le dit Dominique Plihon ( Conseil scientifique d’Attac et Economistes Atterrés) : « On doit sortir de la vision trop simpliste selon laquelle les autorités européennes sont le chantre du laisser-faire dans le domaine bancaire et financier ».
La France qui essaie de trouver de diminuer ses dépenses publiques de 50 milliards en trois ans, perd 60 à 80 milliards de recette chaque année à cause de la fraude et de l'évasion fiscale organisée notamment par les paradis fiscaux. Par exemple, les paradis fiscaux dont la Suisse détiennent 350 milliards au seul titre du patrimoine financier des ménages français. L’argent des paradis fiscaux ne dort pas. Il alimente les marchés financiers internationaux auxquels font appel les Etats pour combler leur déficit publique.
La capture de fait du pouvoir politique par la finance au niveau national, européen et mondial, explique que les politiques d’austérité ne s’appliquent pas à tous et surtout pas à ceux qui placent leur épargne dans les paradis fiscaux et qui sont doublement gagnants (pas ou moins d'impôts + intérêts au titre de prêts notamment aux Etats). D'autre part, du fait de la concurrence au niveau international au moins disant fiscal, les Etats ont tendance à diminuer la pression fiscale sur les grosses fortunes afin de limiter l'évasion fiscale. D'où la croissance des inégalités entre les 1% les plus riches et les autres.
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