Les irremplaçables
Dès la première page, l’auteur situe l’enjeu de ses réflexions. C’est un livre de réflexion sur la modernité « au sens où l’homme invente un peu sa liberté » (p.9) et plus précisément sur les délitements de la modernité qui ne serait plus maintenant « qu’une plaisanterie ». Aujourd’hui il nous faut refonder la liberté des moderne à travers de « nouvelles combinaisons de la souveraineté démocratique de l’Etat nation avec la gouvernance mondiale, de nouvelles formes de Constituante plus participative »(p. 11)
Un livre intéressant, au centre de nombreux enjeux sociétaux d’aujourd’hui la démocratie, bien sûr mais aussi le pouvoir, le communautarisme, le populisme, l’éducation, « devenir parent », « faire famille », le deuil, l’exploitation capitalistique, le management par évaluation, les « commons », etc. La différence entre individuation et individualisme permet de jeter un regard nouveau sur ces différents enjeux sociétaux. Je rajouterais aussi ceux liés à l’homo économicus et à la valeur économique.
Malheureusement ce livre n’est pas facile à lire ; c’est dommage que l’auteur n’ait pas utilisé de mots plus simples pour s’exprimer, il y a aussi trop de citations et des références à des auteurs pas toujours connus pour le commun des mortels. D’autre part il faut parfois attendre la fin du livre pour découvrir la définition de l’individualisme, du processus d’individuation, de la similitude entre la notion de sujet et d’individuation ; on aurait aimé aussi avoir une définition de l’Etat de droit selon Cynthia Fleury.
La problématique
Les irremplaçables, ceux qui tentent l’aventure de l’irremplaçabilité, sont ceux « qui vont au-devant de leur sujet comme on va au-devant du monde, précisément détachés de leur sujet, car la voie de l’individuation ressemble, sous maints aspects, à celle de la dépersonnalisation ». Il ne s’agit pas de devenir une personnalité, une singularité, comme une injonction à la mise en scène de l’ego. L’enjeu est tout autre : il est relationnel. Se lier aux autres, se lier au sens, se lier au Réel, se lier à l’œuvre, l’éternité des liens comme seule verité »(p. 11). La notion d’individuation est une critique de l’individualisme et « rappelle qu’un individu dans l’Etat de droit doit pouvoir devenir sujet » (p.11) et « le fait même qu’il devienne sujet permettra qu’il se soucie, à son tour, de la protection de l’Etat de droit. Rêver de la démocratie nécessite d’être un sujet en chemin ». Et plus encore « avoir le souci de l’Etat de droit, comme on a le souci de soi, c’est encore autre chose, et qui demande une exigence d’individuation bien plus qualitative ».
C’est aussi une livre qui renvoie à la définition de la vérité (tentative de dire une chose le plus adéquatement possible). C’est « un travail au croisement de la philosophie politique et de la psychanalyse faisant toujours le lien entre l’individu et le collectif, un travail sur les dysfonctionnements (l’entropie) de la psyché individuelle et collective »(p.12)
« Nous ne sommes pas remplaçables. L’Etat de droit n’est rien sans l’irremplaçabilité des individus, L’enjeu est de comprendre comment l’individu si décrié, protège la démocratie contre ses dérives »(p.13)
Deux hypothèses sous forme de deux interrogations de départ
- En quoi l’individuation est-elle protectrice de l’Etat de droit ?
- Le pouvoir est-il la continuation de la religion par d’autres moyens, le pouvoir est-il un dogme, une religion continuée ?
Sommaire détaillé du livre
(Dans ce sommaire j’ai noté les idées et les phrases qui sont, de mon point de vue importantes, c’est un guide pour essayer de suivre et de comprendre la démarche de Cynthia Fleury)
Première partie
Individuation et irremplaçabilité
C’est l’individuation et non l’individualisme qui protège la durabilité de la démocratie.
L’individuation renvoie aux figurations de « connais-toi toi-même » .
Les figures de l’individuation (I) connais-toi toi-m^me
La connaissance de soi n’est pas une introspection égocentrée, elle suppose de s’éloigner de soi et que le décentrement demeure un souci de soi. « Poser le souci de soi au fondement de l’individu, c’est affirmer l’égalité comme cadre relationnel » (p ; 25)
Les figures de l’individuation (II) : imaginatio vera (imagination vraie)
Role de l’imagination (et non de l’imaginaire) chez les êtres et les collectivités. « La modernité a peut-être cru pouvoir séparer l’édification des hommes de celle des cités, comme si l’homme pouvait s’édifier hors d’un imaginaire instituant »
Le temps et l’individuation : « Le temps ne délivrera son sens qu’à celui qui poursuit le travail d’individuation ». « Ne pas saisir l’instant pour cheminer vers soi, ne pas articuler le « connais le temps » avec le « connais toi-m^me, c’est manquer la possibilité de l’individuation » (p. 28) « le temps, siège de l’irréversible, contient les germes de l’irremplaçabilité » p29
Le pouvoir dénature le temps. L’aliénation sociale confisque le temps, il en est de même de l’aliénation psychique et notamment la nostalgie (p. 30-31)
« comprendre la nature du temps, c’est faire un pas vers l’individuation, en prenant acte de la qualité de présence qu’un individu doit au monde »(p. 29)
Les figures de l’individuation (III) pretium doloris ( prix de la douleur)
Ce que l’homme est prêt à payer comme risques pour accéder aux formes de vérité qu’il suppose (exemple du procès de Socrate) ; « le pretium doloris définit cette séquence où l’homme cesse de se mentir » p 37
Les figures de l’individuation (IV) : vis comica (force comique)
La force comique : une force métamorphique, révolutionnaire qui renverse une situation sans faire tomber personne pour autant »p 38 « Si l’humour déstabilise, c’est parce qu’il échappe au pouvoir, il refuse la normalisation qu’il propose … Il se fonde lui-même en dehors de toute héritage et place sociale » p41
Les formes modernes de l’absence de pensée
- La raison instrumentale (au seul service de la performance, de l’efficacité ) est la plus courue
- La société de consommation et des loisirs forcés
La déterioration de la scholé
Le temps pour soi et pour la culture n’existe plus, ou plus précisément son sens a été dévalué, le loisir est devenue la « culture de masse »
La télévision est devenue la table familiale mais elle ne fournit plus un point de convergence à la famille, elle la décentre en lui offrant un point de fuite commun
Les dérives de l’irremplaçabilité p63
Savoir qu’on est irremplaçable n’autorise pas à imposer sa toute puissance à autrui, en lui refusant de nous remplacer
Premier territoire des irremplaçables : le « devenir parent » et le « faire famille » p 70-82
Comprendre la singularité , la ressentir dans son être (avec son cœur, son esprit, son corps) c’est faire l’expérience de l’irremplaçable chez l’autre et dans le monde. « Personne n’est indispensable. Chacun est irremplaçable »
« Faire famille » - plutôt qu’ « avoir une famille » - stipule qu’il est toujours de l’ordre de la dynamique et de l’inachevé
« Devenir parent », c’est offrir à un enfant la possibilité de s’autonomiser et de devenir lui-m^me un agent créateur
La générativité d’internet : capacité pour les internautes de devenir créateur (p 78)
La générativité est non assimilable à la parenté, c’est la préoccupation consciente envers les générations futures p 79
Le temps de l’irremplaçable, le deuil (p 82 – 97)
« Un monde se ressent par le partage qu’il permet. L’irremplaçabilité des êtres, c’est la porte d’entrée du Réel. Si la mort de l’autre provoque une telle douleur, c’est parce qu’elle fait disparaître et l’être aimé et le monde auquel il permettait l’entrée. Pour continuer à vivre il faudra récréer de nouvelles portes et voies d’accès »p 97
Deuxième partie
Le dogme du Pouvoir
Existe-t-il des conditions légitimes d’exercice du pouvoir ?
Se maintenir dans l’état de minorité
La devise des Lumières : Aie le courage de te servir de ton propre entendement.
« Si l’exploitation capitalistique génère si peu de révoltes, ce n’est pas parce qu’elle ne suscite pas de polémique, de rejets. Mais parce qu’elle capte, plus encore que les richesses, l’attention des individus. Les individus sont distraits, divertis, ils sont pleinement occupés à ne pas penser, car la non-pensée est une jouissance (..) C’est là où le capitalisme cesse sa parenté avec l’Etat de droit pour retrouver sa filiation avec l’exploitation de l’homme, l’esclavage n’étant ni plus ni moins qu’une captation répressive de l’attention alors que le XXI siècle lui préfère les captations divertissantes ».p.104
Les désubstantialisation du temps et du langage
La conquête du temps est pour la liberté son premier défi. Capter le temps est l’office du pouvoir.
La verbalisation du temps est aussi un enjeu ; « Verbaliser c’est créer un monde, c’est dèjà une première délivrance. Mais cerner l’allégeance au pouvoir qu’est structurellement la langue rappelle la difficulté de la sortie de la minorité »
Langage, pouvoir et domination p106
« C’est tout l’imaginaire instituant de la domination qu’il faut déconstruire. Et le langage sert souvent de premier barrage, en empêchant de penser la réalité de la domination »
Leçon de Barthes : découvrir la langue hors-pouvoir alors qu’elle sert si bien, habituellement , les objectifs du pouvoir. Découvrir la puissance de l’écrivain, seul susceptible de déconstruire la servitude des signes et de proposer, dès lors, une rencontre avec le Réel, hors du mensonge du pouvoir.
Désubjectivation et déverbalisation
Le langage est une naissance au monde, comme une naissance au monde.
Toute tentative de désindividuation prend appui sur la déverbalisation.
« La prise de conscience de l’injustice sociale nécessite le langage pour la penser. Sans les mots pour le dire, la conscience est comme paralysée, stoppée dans son éveil ».
Premier grand processus de la domination : priver de langage les dominés. La déverbalisation vole le vécu plus que le langage et ceux qui n’accèdent pas au discours public, en ce sens, l’accès à leur propre existence ?
Subordination et dissimulation
La dissimulation est un art auquel les dominés ont recours au même titre que les dominants
Le devenir psychotique des dominés ?
L’irremplaçable autorité. La sortie de l’état de minorité
Penser par soi-même n’est nullement antinomique de la nécessité de s’inscrire dans la transmission.
L’état d’enfance n’est pas un état de minorité comme un autre. Un enfant est par nature en état de minorité par rapport à un adulte. « Il faut trouver cet autre qui assurera une grande part de la fonction créatrice nous-mêmes »
Si l’autre (adulte compris) est si nécessaire à la formation de l’individu, il est important d’interroger les motivations d’autrui à éduquer.
Il faut avoir été « reconnu » par l’autre avant d’espérer « se connaître soi-m^me » p125
Rappels de Fouclault et de Kant sur la Révolution comme sortie de l’état de minorité
Le pouvoir, une religion continuée
Foucault a différencié le pouvoir de souveraineté où le pouvoir s’incarne et le pouvoir de discipline ou de normalisation, où le pouvoir est rendu anonyme, ces deux types de pouvoir peuvent s’entrelacer pour se renforcer.
L’idéologie de l’évaluation. Une culture mortifère. L’évaluation produit une forme d’assujettissement, elle produit de la servitude volontaire, elle détruit le sujet, l’irremplaçabilité.
Le Nom-des-Pairs et évaluation
L’évaluation comme simple justification d’un pouvoir en place.
L’évaluation c’est le regard des pairs relais. Les Nom-des-Pairs se substitue au Nom-du-Père
Le Nom-des-Pairs falsifie le protocole de l’individuation par le sens m^me, qu’il donne à la place de l’autre, qui en fait une instrumentation ; la relation avec l’autre devient une perversion.
L’acte insensé de devenir remplaçable
La déconstruction du pouvoir devient compliquée puisque les dominés y participent, soit par leur consentement, soit par collaboration, soit en étant ses relais officiels
Le pouvoir cherche à détruire la capacité d’individuation propre de l’individu ou plutôt il fait croire à l’individu que son individuation requiert un strict individualisme « L’individualisme, au sens , où l’individu ne saisit plus la place régulatrice et protectrice de l’autre, des autres, d’une obligation de constituer un ou plusieurs collectifs, menace l’avènement de l’individu en tant que sujet libre » p150
Désolation / solitude : Le pouvoir organise la « désolation » des individus et nullement la « solitude » propre au processus d’individuation ; dans la désolation les individus sont seuls, abandonnés des autres hommes mais aussi de ce soi que chacun peut être dès qu’il est seul.
Devenir un chaînon, c’est cesser de croire en son irremplaçabilité, c’est l’évidence de l’individu même qui est niée, c’est un acte si insensé qu’il nécessite le devenir psychotique de l’individu. Pour devenir chainon, pour devenir remplaçable, il faut être persuadé de son impuissance d’agir librement.
La justice est toujours un processus de resubjectivation dans la mesure où elle transforme le rouage en sujet (procés d’Eichmann)
Le spectre psychotique ordinaire ?
Je n’ai pas trouvé de réponse à la question posée dans le titre de cette partie : Existe-t-il des conditions légitimes d’exercice du pouvoir ?
Troisième partie
Irremplaçabilité et éducation
A la hauteur de l’agressivité
De nos jours, l’éducation semble avoir oublié la dimension de lutte. Pourtant la sortie de l’état de minorité est à ce prix.
On n’a pas su se montrer à la hauteur de l’agressivité d’un moi qui n’a pas appris la sévérité de l’individuation.
Kant : « on ne doit pas seulement éduquer les enfants d’après l’état présent de l’espèce humaine, mais d’après son futur possible et meilleur, c’est-à-dire conformément à l’Idée de l’humanité et sa destination totale ».
« L’éducation, si intime soit elle, reste l’entreprise publique majeure, non parce qu’elle doit être confiée aux seules institutions publiques, mais parce qu’elle consolide la qualité du projet politique en tant que projet de la raison humaine » p 175
Différencier la discipline (« éducation négative » et l’instruction « éducation positive » (selon Kant). La discipline transforme l’animalité en humanité.
Autorité ( et discipline)
La discipline n’est pas assimilable à l’obéissance, « c’est un sens de la mesure au service de l’action, la sienne. Elle est nécessaire à l’individuatioin ».
Absence de discipline et tyrannie (Platon p179)
« Si l’enfant rechigne souvent dans un premier temps à se contraindre, très vite apparaît aussi une forme d’apaisement relative à la découverte de ses premières ébauches d’individuation, de ce sentiment de pouvoir construire une action et d’en ressentir une forme de liberté et de satisfaction » p181
S’éduquer à l’irremplaçabilité, le processus d’individuation
L’éducation moderne selon john Dewey p181
Education et processus d’individuation ; l’individuation est le processus critique d’avènement d’un sujet non préexistant en soi ; ce qui est irremplaçable, c’est précisément la spécificité de tel ou tel processus d’individuation, et non la venue pure et simple de l’individu. p186
Pour que l’individu entame son individuation, il faut trouver le moyen de faire lien avec ce qui lui est encore étranger. p190
Le nouvel âge de l’individuation
Individuation et individualisme « l’individualisme contemporain est une individuation pervertie au sens où l’individu est persuadé que la recherche de son autonomisation peut se passer de la production qualitative de liens sociaux, ou plutôt qu’il est possible de l’instrumenter pour son seul profit . L’individualisme dresse le portrait d’un individu qui voit sa vocation purement utilitariste, se retourner contre lui et provoquer chez lui un sentiment de vide et de désolation» p194
Les deux voies de l’utilitarisme de l’individualisme : un utilitarisme à l’égard de lui-même, dans lequel il considère son individuation comme un capital dont il faut tirer profit et l’utilitarisme qui considère l’autre comme simple moyen de son profit de sa jouissance.
« Le mouvement d’un individualisme empêchant l’individuation, soit l’articulation avec les autres, est l’essence même du XXème siècle. Ce fut son illusion, l’inverse d’un mouvement de maturation. Une forme d’ivresse de soi » p198 Aujourd’hui « Nous sommes à un point inédit de l’histoire où la société des individus refait lien avec la notion collective, où elle comprend comment une qualité d’individuation nécessite un apport collectif, et où, pour le première fois également, le collectif, voire l’Etat de droit, comprend la valeur de l’individuation et son rôle protecteur envers sa propre durabilité » p197
Le ruban de Moebius (ou la relation démocratie et individuation)
« Le populisme est une critique des élites, la revendication de détenir la vrai sens du peuple. Le populisme saurait lui ce qu’est le peuple, les vraies gens, les petites gens, l’homme commun, le lésé depuis toujours, l’individu dans son plus simple appareil. Le populisme croit en son discours infaillible sur le peuple. En ce sens, il contredit la vocation faillible de la démocratie, au sens de l’Etat de droit. Dès lors, la critique des élites n’est que l’avant-poste de la critique des intellectuels, voire du logos, tant la culture ne peut être selon lui que dominante et l’adjuvant du pouvoir. De fait, s’il est difficile à déconstruire, c’est parce qu’il s’appuie sur de vraies craintes de tout bon démocrate, quant à la servitude et à l’injustice qu’il subit parfois » p. 200
« l’individualisme résulte également de la démocratie. Seulement à la différence de l’individuation, il enclenche sa décadence et fait naître à l’intérieur de la démocratie des forces antidémocratiques, d’autant plus difficiles à déjouer qu’elles sont parées de la légitimité démocratique. Si toute démocratie est populiste, tout populisme n’est pas démocratique » p201
« Si l’individualisme a tant prospéré, c’est qu’il a été, certes, porté par les élites, mais qu’il a été objet d’un trafic fantasmatique entre les élites et le peuple. Plus le fossé des inégalités sociales se creusait entre elles (les élites) et lui (le peuple), plus l’idéal d’individualisme masquait la supercherie et invitait le dit peuple lésé dans son individuation à ne désirer que l’individualisme, croyant par là même satisfaire son besoin d’individuation » p203
« S’il faut saisir la nouveauté de la notion de « commons », c’est parce qu’elle suppose pour se développer, cet inédit de l’individuation – au sens où elle produit la subjectivation (le sujet ?) la moins asservie de l’homme – et de collectivité – en tant que dépoiement de la solidarité sociale » p203
« La notion de commons est une déconstruction de celles de pouvoir, de propriété et de la dette » pp 204-212 . Les dernières pages du livres sont à lire avec intérêt.
« Locke a fondé l’idée de propriété dans l’optique de se prémunir contre la toute-puissance étatique. Tout transformer en propriété (et notamment les commons) n’était nullement le but. La propriété est un droit fondamental de l’homme et nécessaire à son individuation, qui est une forme d’inaliénable de la propriété de l’homme – au sens de « ce qui est lui est propre »
« La propriété est limitée dans la mesure où elle ne peut nuire aux besoins fondamentaux d’autrui (..) l’accaparement des terres et des ressources au détriment de l’autoconservation d’autrui et de la possibilité de développer un travail propre lui assurant une forme de propriété n’est pas légitime(..) le droit de propriété s’articule avec la notion d’individuation pour rester légitime avec celle du pouvoir » p 208
« Les commons garantissent à tous l’usage des ressources, et la conditionnalité de cet usage n’est nullement la propriété, mais les respect des règles communes qui peuvent se modifier selon les acteurs qui les conçoivent et le contexte territoriale (..) ils témoignent de l’inventivité des individus et des modes de gouvernance participative» p 209
« L’humanité n’est pas assimilable à l’homme », c’est la part que l’individuation partage avec la nature. « L’humanité est ce qui résulte de la réconciliation de l’homme avec la nature ; (..) l’exploitation qui s’abat sur l’environnement est toujours le signe d’une exploitation sociétale. (..) Le concept de métabolisme socio-écologique montre comment la production capitaliste ruine, d’un m^me mouvement, les sources vives de toute richesse : la terre et le travailleur » p 210
« Pour garder sa mainmise, la violence a besoin de légitimité et de convaincre les victimes qu’elles lui doivent quelque chose » (exemple de la colonisation de Madagascar). Le consensus de Washington n’a été qu’une vaste opération de fabrication de la dette. » Longtemps la dette a remis en cause, l’inaliénable de l’homme » cela continue avec la Grèce.