Sapiens, une brève histoire de l'humanité
1.L’auteur
Yuval Noah Harari, docteur en histoire de l’Université d’Oxford, est professeur d’histoire à l’Université hébraïque de Jérusalem. Il a reçu le prix Pralonsky qui récompense la créativité et l’originalité des ouvrages de sciences humaines ; 65 000 personnes sont abonnées à son cours en ligne « Une brève histoire de l’humanité ».
2.Problèmatique
L’auteur essaie de répondre à la question : comment l’espèce humaine Homo sapiens appartenant à la famille des singes a réussi à dominer la planète. Rappelant que l’Homo sapiens ne fut qu’une espèce humaine parmi d’autres – l’Homo neanderthalensis, l’Homo soloensis, l’homo denisova, l’Homo erectus – la question devient comment l’Homo sapiens a-t-il pu envahir toute la planète Terre et éliminer les autres espèces humaines. L’hypothèse proposée est : « c’est avant tout par son langage unique qu’Homo sapiens a conquis le monde » (p.30) et plus précisément par la spécificité de son langage lui a permis d’imaginer collectivement des fictions, de concevoir des choses qui n’existaient pas ».
Trois grandes révolutions ont, selon l’auteur, marqué l’histoire de notre espèce :
- La révolution cognitive (il y a 70 000 ans) avec l’émergence du langage fictif
- La révolution agricole (il y a 12 000 ans) avec la domestication des plantes et des animaux
- La révolution scientifique (il y a 500 ans)
3. Un livre qui apporte une nouvelle manière de rendre compte de l’histoire de l’humanité
Parmi les apports importants de ce livre on peut citer :
- Mettre en avant la Révolution cognitive et l’utilisation du langage pour imaginer des mythes et d’autre objets imaginaires - qui vont promouvoir des coopérations de plus en plus étendues entre les Sapiens - semblent une hypothèse assez nouvelle. « Depuis la Révolution cognitive, les Sapiens ont donc vécu dans une double réalité. D’un coté, la réalité objective des rivières, des arbres, des lions ; de l’autre, la réalité imaginaire des dieux, des nations, des sociétés. Au fil du temps, la « réalité imaginaire » est devenue toujours plus puissante, au point que de nos jours la survie même des rivières, des arbres et des lions dépend de la grâce des entités imaginaires comme le Dieu tout puissant, les Etats Unis ou Google ».
- Un des apports le plus important de cet ouvrage pour permettre aux Sapiens d’aujourd’hui de répondre aux menaces écologiques qu’ils ont eux-mêmes créées est sans doute le suivant : «La coopération humaine à grande échelle reposant sur des mythes, il est possible de changer les formes de coopération en changeant les mythes, en racontant des histoires différentes »p45. Mais il est difficile de partager l’optimisme de l’auteur quant à la capacité de Sapiens de changer rapidement de comportement.
- On est étonné d’apprendre que la première vague de colonisation de la planète par les Sapiens « a été l’une des catastrophes écologiques les plus amples et les plus rapides qui se soient abattues sur le règne animal » p.95
- On est aussi étonné d’apprendre que « la Révolution agricole rendit la vie des agriculteurs plus difficile, moins satisfaisante ; elle augmenta la somme totale des vivres à la disposition de l’humanité, mais la nourriture supplémentaire ne se traduisit ni en meilleure alimentation, ni en davantage de loisirs ».
- La révolution agricole aurait été accompagnée d’une révolution religieuse : le passage de l’animisme à la croyance en des dieux : le premier effet religieux de la Révolution agricole fut de transformer les plantes et les animaux - ayant dans le chamanisme un statut de membres égaux avec les humains - en possessions muettes de ces mêmes humains. Le rôle des dieux fut alors de servir d’intermédiaires entre les hommes et les plantes ou animaux devenus des êtres muets.
- Avec la croissance démographique rendue possible par la Révolution agricole, s’accrut la quantité d’informations nécessaires pour coordonner les activités et c’est l’invention de l’écriture qui aurait permis d’étendre les réseaux de coopération et de favoriser ainsi la naissance d’empires.
- Une définition de la culture : « Après la Révolution agricole, les sociétés humaines sont devenues toujours plus grandes et complexes, tandis que les constructions imaginaires soutenant l’ordre social devinrent de plus en plus élaborées. Mythes et fictions habituèrent les gens à penser de certaines façons, à se conformer à certaines normes, à vouloir certaines choses, à observer certaines règles. Ce faisant ils créèrent des instincts artificiels qui permirent à des millions d’inconnus de coopérer efficacement. C’est ce réseau d’instincts artificiels qu’on appelle « culture ». « Si les tensions, les conflits, et les dilemmes insolubles sont le sel de toute culture, un être humain qui appartient à une culture particulière doit avoir des croyances contradictoires et être déchiré par des valeurs incompatibles. (..) Si les gens avaient été incapables d’avoir des croyances et des valeurs contradictoires, il eût été probablement impossible d’instaurer et de perpétuer la moindre culture humaine ».
- La montée des religions naturelles : « Les temps modernes ont vu l’essor d’un certain nombre de religions de la loi naturelle, comme le libéralisme, le communisme, le capitalisme, le nationalisme, le nazisme » p269
- Clio est aveugle. L’histoire avance d’un embranchement à l’autre, choisissant pour quelque mystérieuse raison de suivre une voie, puis une autre « L’horizon des possibles dans l’histoire est très large, et nombre de ces possibles ne se réaliseront pas » p287. Cette idée semble contradictoire avec le chapitre 9 qui a pour objectif de montrer que la flèche de l’histoire irait vers l’unification de l’humanité.
- La dynamique du progrès scientifique : « La recherche scientifique ne saurait prospérer qu’en alliance avec une idéologie ou une religion (..) Pour comprendre comment l’humanité est arrivée sur la lune, il ne suffit pas de passer en revue les réalisations des physiciens, des biologistes et des sociologues, il nous faut tenir compte des forces idéologique, politiques et économiques qui ont façonné la physique, la biologie, la sociologie, les poussant dans certaines directions au détriment d’autres pistes . Deux forces en particulier méritent de retenir notre attention, l’impérialisme et le capitalisme » p 322
4. Un livre avec un point de vue trop souvent occidental, des affirmations non démontrées et une croyance quasi religieuse dans le progrès des sciences
- Une vision unificatrice de l’histoire de l’humanité à partir d’un point de vue trop souvent européen et occidental :« Depuis la Révolution française, les habitants du monde entier en sont venus à voir dans l’égalité et la liberté individuelle des valeurs fondamentales» p.197 « Depuis 1945, la violence internationale est tombée au niveau le plus faible, toutes époques confondues ».
- Une vision idéaliste de la monnaie : « La monnaie est le seul système de confiance créé par l’homme qui puisse enjamber n’importe quel fossé culturel, qui ne fasse aucune discrimination sur la base de la religion, du genre, de la race, de l’âge ou de l’orientation sexuelle ».
- « Les ressources à la disposition de l’humanité ne cessent de croître et continueront probablement sur cette lancée »p.412
- « Pour les hommes de sciences, la mort n’est pas une destinée inévitable, mais simplement un problème technique (..) Le grand projet de la Révolution scientifique est d’apporter à l’humanité la vie éternelle » p314. Selon l’auteur, « il est naïf d’imaginer que nous pourrions donner un coup de frein et arrêter les grands projets scientifiques » tels que le génie biologique, le génie cyborg (les cyborg sont des êtres qui mêlent parties organiques et non organiques), le génie de vie inorganique « qui promeuvent l’Homo sapiens au point d’en faire une espèce différente. Car ces projets sont inextricablement mêlés à la quête de l’immortalité » p488 . « Certains disent qu’en 2050 quelques humains seront déjà a-mortels. Des prévisions moins radicales parlent du siècle prochain ou du millénaire prochain ». « L’histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s’achèvera quand ils deviendront des dieux » (4ème de couverture) ???
5. Sommaire détaillé du livre
(Dans ce sommaire j’ai noté les idées et les phrases qui sont, de mon point de vue, importantes, c’est un guide pour essayer de suivre et de comprendre la démarche de l’auteur)
Première partie : La Révolution cognitive
Chapitre 2 L’arbre de la connaissance
La révolution cognitive, ou nouvelles façons de penser et de communiquer chez l’Homo sapiens, est apparue entre 70 000 et 30 000 ans. La cause de ce changement n’est pas certaine. « Selon la théorie la plus répandue, des mutations génétiques accidentelles changèrent le câblage interne du cerveau des Sapiens, leur permettant de penser façons sans précédent et de communique en employant des langages d’une toute nouvelle espèce » (p.33) Ce n’était pas la première langue, tous les animaux possèdent une sorte de langage, et ce ne fut pas le premier langage vocal « beaucoup d’animaux, y compris les toutes les espèces de singe ont des langages vocaux ».
La caractéristique unique de notre langage, c’est de transmettre des informations non pas sur des faits objectifs, observables mais sur des choses qui n’existent pas. « Légendes, mythes, dieux, religions – tous sont apparus avec la Révolution cognitive. Auparavant, beaucoup d’animaux et d’espèces humaines pouvaient dire « Attention un lion ! ». Grâce à la Révolution cognitive, homo sapiens a acquis la capacité de dire « le lion est l’esprit tutélaire de notre tribu » Cette faculté de parler de fictions est le trait le plus singulier du langage Sapiens » (p. 36)
« C’est la fiction qui nous a permis d’imaginer des choses, mais aussi de le faire collectivement. Nous pouvons tisser des mythes tels que le récit de la création biblique, le mythe du Temps du rêve des aborigènes australiens ou les mythes nationalistes des Etats modernes. Ces mythes donnent au Sapiens une capacité sans précédente de coopérer en masse et en souplesse. Fourmis et abeilles peuvent aussi travailler ensemble en grand nombres, mais elles le font de manière rigide et uniquement avec des proches parents. Loups et chimpanzés coopèrent avec bien plus de souplesse que les fourmis, mais ils ne peuvent le faire qu’avec un petit nombre d’autres individus qu’ils connaissent intimement. »p.36 « Toute coopération humaine à grande échelle – qu’il s’agisse d’un Etat moderne, d’une Eglise médiévale, d’une cité antique ou d’une tribu archaïque – s’enracine dans des mythes communs qui n’existent que dans l’imagination collective » « Il n’y a pas de dieux dans l’univers, pas de nations, pas d’argent, pas de droits de l’homme, ni lois, ni justice hors de l’imagination commune des êtres humains. « Nous comprenons aisément que les primitifs cimentent leur ordre social en croyant aux fantômes, aux esprits et se rassemblent à chaque pleine lune pour danser autour du feu de camp. Ce que nous saisissons mal, c’est que nos institutions (nos entreprises par exemple fonctionnent exactement sur la même base » p40
Ces fictions, ces « constructions sociales », ces « réalités imaginaires » ne sont pas des mensonges « Contrairement au mensonge, une réalité imaginaire est une chose à laquelle tout le monde croît, tant que cette croyance commune persiste, la réalité imaginaire exerce une force dans le monde ». « Depuis la Révolution cognitive, les Sapiens ont donc vécu dans une double réalité. D’un coté, la réalité objective des rivières, des arbres, des lions ; de l’autre, la réalité imaginaire des dieux, des nations, des sociétés. Au fil du temps, la « réalité imaginaire » est devenue toujours plus puissante, au point que de nos jours la survie même des rivières, des arbres et des lions dépend de la grâce des entités imaginaires comme le Dieu tout puissant, les Etats Unis ou Google » p45
Un des apports le plus important de cet ouvrage est le suivant : «La coopération humaine à grande échelle reposant sur des mythes, il est possible de changer les formes de coopération en changeant les mythes, en racontant des histoires différentes »p45 « Dans des circonstances appropriées, les mythes peuvent changer vite. En 1789, la population française changea de croyance presque du jour au lendemain, abandonnant la croyance au mythe du droit divin des rois pour le mythe de la souveraineté du peuple « Depuis la Révolution cognitive, Sapiens a toujours pu changer de comportement rapidement et transmettre de nouveaux aux générations futures sans aucun besoin de changement génétique ou environnemental » p47 On peut questionner la capacité de changer rapidement de croyance des Sapiens, notamment aujourd’hui ?
Chapitre 3 Une journée dans la vie d’Adam et Eve
L’objectif de ce chapitre est de préciser à quoi ressemblait la vie dans les millénaires séparant la Révolution cognitive de la Révolution agricole. Suivant la psychologie de l’évolution, nombre de nos caractéristiques sociales et psychologiques actuelles auraient été façonnées au cours de la longue ère préagricole quand nos ancêtres étaient des chasseurs-cueilleurs, des fourrageurs.
Chapitre 4 Le déluge
Ce chapitre explique comment les fourrageurs ont entièrement remodelé l’écologie de notre planète bien avant la construction du premier village agricole « Les bandes itinérantes de Sapiens conteurs d’histoires ont été la force la plus importante et la plus destructrice que le royaume animal ait jamais produite ». Les exemples de l’extinction de la mégafaune en Australie et de la catastrophe écologique en Amérique par l’arrivée des Sapiens sur ces deux continents sont apportés comme preuve à partir des travaux des paléontologues et zoo-archéologues. En conclusion de ce chapitre, l’auteur nous dit «La première vague de colonisation de Sapiens a été l’une des catastrophes écologiques les plus amples et les plus rapides qui se soient abattues sur le règne animal » (p95) « Ne croyez pas les écolos qui prétendent que nos ancêtres vivaient en harmonie avec la nature. Bien avant la révolution industrielle, Homo Sapiens dépassait tous les autres organismes pour avoir poussé le plus d’espèces animales et végétales à l’extinction. Nous avons le privilège douteux d’être l’espèce la plus meurtrière des annales de la biologie ».
Deuxième partie : La Révolution agricole
Chapitre 5 La plus grande escroquerie de l’histoire
« Les savants proclamaient jadis que la Révolution agricole fut un grand bond en avant pour l’humanité ; Ils racontaient une histoire du progrès alimentée par l’énergie du cerveau humain. L’évolution produisait des êtres de plus en plus intelligents ». Pour l’auteur, « tout cela n’est pure que fantaisie. Rien ne prouve que les hommes soient devenus plus intelligents au fil du temps. Les fourrageurs connaissaient les secrets de la nature bien avant la Révolution agricole, puisque leur survie dépendaient d’une connaissance des animaux qu’ils chassaient ou des plantes qu’ils cueillaient » Et pour l’auteur « la Révolution agricole rendit la vie des agriculteurs plus difficile, moins satisfaisante (..) elle augmenta la somme totale des vivres à la disposition de l’humanité, mais la nourriture supplémentaire ne se traduisit ni en meilleure alimentation, ni en davantage de loisirs ». Ce sont les plantes telles que le blé, le riz, les pommes de terre « qui domestiquèrent le Sapiens, plutôt que l’inverse »p.104.
Les exemples de souffrances imposées par les Sapiens pour domestiquer les animaux, « les victimes de la révolution » sont utilisés par l’auteur pour montrer que « le décalage entre la réussite au regard de l’évolution et la souffrance individuelle est peut-être la leçon la plus importante qu’il faille tirer de la Révolution agricole » p122
L’objectif des chapitres suivants est de montrer qu’une augmentation spectaculaire de la force collective et le succès apparent de notre espèce sont allés de pair avec de grandes souffrances individuelles.
Chapitre 6 Bâtir des pyramides
Quand la Révolution agricole ouvrit la possibilité de créer des villes très peuplées et de puissants empires, les gens inventèrent des histoires de grands dieux, des mères patries et des sociétés par actions pour assurer les liens sociaux nécessaires » p.131 ; mais la plupart de ces réseaux de coopération tels que ceux de l’Egypte pharaonique ou l’Empire romain « reposent sur l’oppression et l’exploitation ».
« Tous ces réseaux de coopération – des villes mésopotamiennes jusqu’aux empires Qin et romain –étaient des « ordres imaginaires ». Les normes sociales qui les sous-tendaient ne reposaient ni sur des instincts enracinés ni sur des connaissances personnelles mais sur l’adhésion à des mythes partagés » p132
« Nous savons bien que les hommes ne sont pas égaux biologiquement ! Mais si nous croyons que nous sommes tous foncièrement égaux, cela nous permettra de créer une société stable et prospère. C’est exactement ce que j’appelle un « ordre imaginaire » ;. Nous croyons à un ordre particulier ; non qu’il soit objectivement vrai mais parce qu’y croire nous permet de coopérer efficacement et de forger une société meilleure »p.138
« Homo sapiens n’a pas de droits naturels »
« Un ordre imaginaire court toujours le danger de s’effondrer, parce qu’il dépend de mythes, et que les mythes se dissipent dès que les gens cessent d’y croire. Préserver un ordre imaginaire requiert des efforts acharnés à chaque instant : Armées, polices, tribunaux et prisons œuvrent sans cesse pour forcer les gens à se conformer à l’ordre imaginaire (..) La seule violence ne saurait suffire à perpétuer un ordre imaginaire. Il faut aussi de vrais croyants. (..) il est impossible d’organiser une armée uniquement par la coercition. Il faut au moins qu’une partie des commandants et des soldats croient à quelque chose : Dieu, la patrie, la virilité ou l’argent» p139
Comment amener les gens à croire à un ordre imaginaire :
- L’ordre imaginaire est incorporé au monde matériel
- L’ordre imaginaire façonne nos désirs
- L’ordre imaginaire est intersubjectif , au sein de collectifs, de réseaux (exemple loi, argent, dieux)
Chapitre 7 Surcharge mémorielle
L’invention de l’écriture
Avec la croissance démographique rendue possible par la Révolution agricole, s’accrut la quantité d’informations nécessaires pour coordonner les activités. «Entre 3500 et 3000 avant notre ère, pour stocker et traiter des informations, des génies sumériens inconnus inventèrent un système élaboré permettant de traiter de grosses quantités de données mathématiques. Ce faisant, les Sumériens parvinrent à soustraire leur ordre social aux limites du cerveau humain, ouvrant la voie à l’apparition des villes, des royaumes et des empires. Le système de traitement des données inventé par les sumériens est ce qu’on appelle l’écriture » et plus précisément une « écriture partielle » comme aussi les quipus des Andes ; (avec une écriture partielle on peut faire des calculs mais pas de poème ; les symboles mathématique et la notation musicale sont aussi des écritures partielles) ; l’écriture sumérienne devint une écriture complète, c’est-à-dire cunéiforme entre 3000 et 2500 ans avant notre ère.
« L’écriture a progressivement changé la façon dont les hommes pensent et voient le monde. Libre association et pensée holiste ont laissé la place au compartimentage et à la bureaucratie» (p 159). Conclusion hâtive , l’écriture permet aussi la diffusion de la poésie.
Chapitre 8 Il n’y a pas de justice dans l’histoire
Les ordres imaginaires et l’invention de l’écriture ont permis aux hommes de s’organiser en réseaux de coopération de masse
Mais les ordres imaginaires qui supportaient ces réseaux n’étaient ni neutres, ni justes «toutes les distinctions – entre personnes libres et esclaves, entre Blancs et Noirs, entre riches et pauvres- s’enracinent toutes dans des fictions (..) Ce sont les lois et les normes des hommes qui ont fait des uns des esclaves et des autres des maitres. (. .) la plupart des hiérarchies socio politiques manquent de base logique ou biologique : elles ne font que perpétuer des hasards entretenus par des mythes ».
Le chapitre essaie de répondre à la question : la division en hommes et femmes est-elle un produit de l’imaginaire comme le système de caste en Inde et le système de races en Amérique, ou s’agit-il d’une division naturelle avec de profondes racines biologiques ?
Troisième partie : L’unification de l’humanité
Chapitre 9 La flèche de l’histoire
Définition de la culture : « Après la Révolution agricole, les sociétés humaines sont devenues toujours plus grandes et complexes, tandis que les constructions imaginaires soutenant l’ordre social devinrent de plus en plus élaborées. Mythes et fictions habituèrent les gens à penser de certaines façons, à se conformer à certaines normes, à vouloir certaines choses, à observer certaines règles. Ce faisant ils créèrent des instincts artificiels qui permirent à des millions d’inconnus de coopérer efficacement. C’est ce réseau d’instincts artificiels qu’on appelle « culture » p.195
Toute culture a ses croyances, normes et valeurs typiques, mais elles sont en perpétuelle évolution (..) tout ordre humain est truffé de contradiction (..) les cultures ne cessent d’essayer de concilier ces contradictions , et ce processus nourrit le changement » p.196 Exemple de celui de l’ordre politique moderne. « Depuis la Révolution française, les habitants du monde entier ( ? ?) en sont venus à voir dans l’égalité et la liberté individuelle des valeurs fondamentales. Mais les deux valeurs se contredisent. L’égalité ne peut être assurée qu’en imputant les libertés de ceux qui sont mieux lotis. Garantir que chacun sera libre d’agir à sa guise nuira immanquablement à l’égalité. Toute l’histoire politique du monde depuis 1789 peut se lire comme un effort pour résoudre cette contradiction » p . 197 La culture médiévale ne parvint jamais à concilier chevalerie et christianisme, de même le monde moderne ne réussit pas à faire cadrer liberté et égalité.
« Si les tensions, les conflits, et les dilemmes insolubles sont le sel de toute culture, un être humain qui appartient à une culture particulière doit avoir des croyances contradictoires et être déchiré par des valeurs incompatibles. C’est là un trait si essentiel de toute culture qu’on lui a même donné un nom : la dissonance cognitive. Souvent on la présente comme une défaillance de la psyché humaine. En réalité elle est un atout vital. Si les gens avaient été incapables d’avoir des croyances et des valeurs contradictoires, il eût été probablement impossible d’instaurer et de perpétuer la moindre culture humaine »
« Les cultures humaines sont toujours en mouvement. Ce flux est-il entièrement aléatoire ou suit-il un schéma général ? L’histoire a-t-elle un sens ? ». Pour répondre à cette question l’auteur nous invite à adopter un point de vue d’un satellite espion, permettant de considérer l’évolution sur des millénaires au lieu de l’analyser sur des siècles « De là, les choses sont claires comme de l’eau de roche : l’histoire progresse inlassablement vers l’unité » p 199
« Le 1er millénaire avant notre ère vit l’apparition de trois ordres potentiellement universels, dont les adeptes purent pour la première fois imaginer le monde entier et toute la race des hommes comme une seule unité régie paru un seul et unique ensemble de lois. Tout le monde était « nous », du moins potentiellement. Il n’y avait pas de « eux ». Le premier ordre universel à apparaître était économique : l’ordre monétaire ; le deuxième était politique : l’ordre impérial; le troisième religieux : l’ordre des religions universelles telles que le bouddhisme, le christianisme et l’islam. Marchands conquérants et prophètes furent les premiers qui réussirent à dépasser la vision binaire issue de l’évolution « nous contre eux » et à prévoir l’unité potentielle de l’humanité» p. 204
« Au cours des trois derniers millénaires, les efforts pour réaliser cette vision globale ont été de plus en plus ambitieux ». « L’étape la plus importante du processus d’unification mondiale, s’est produite dans les tout derniers siècles, avec l’essor des empires et l’intensification du commerce » p.203
« Les trois chapitres suivants expliquent comment l’argent, les empires et les religions universelles se sont propagés et ont posé les fondements du monde unifié actuel ».
Chapitre 10 L’odeur de l’argent
Depuis des milliers d’années, philosophes, penseurs et prophètes ternissent l’argent et en font la racine de tous les maux. Quoi qu’il en soit, la monnaie est aussi l’apogée de la tolérance. Elle est plus ouverte que la langue, les lois des Etats, les codes culturels, les croyances religieuses et les habitudes sociales. La monnaie est le seul système de confiance créé par l’homme qui puisse enjamber n’importe quel fossé culturel, qui ne fasse aucune discrimination sur la base de la religion, du genre, de la race, de l’âge ou de l’orientation sexuelle. Grâce à l’argent, même des gens qui ne se connaissent pas et ne se font pas confiance peuvent tout de même coopérer efficacement » p222 Mais la monnaie permet aussi de créer, d’amplifier de fortes inégalités entre les individus et entre les nations
Chapitre 11 Visions impériales
« Les empires ont joué un rôle décisif en amalgamant maintes petites cultures en un petit nombre de grandes cultures. Idées, homme, marchandises se répandent plus facilement dans les frontières d’un empire que dans une région politiquement fragmentée » p235
Le nouvel empire mondial : « A mesure qu’on avance dans le XXI siècle, la nationalisme perd du terrain. De plus en plus de peuples croient que la source légitime de l’autorité ne vient pas de des membres de telles ou telles nationalités, mais de l’humanité tout entière, et que sauvegarder les droits de l’homme et protéger les intérêts de toute l’espèce humaine est la lumière qui devrait guider la politique (..) L’apparition de problèmes mondiaux, comme la fonte de la calotte glaciaire, entame ce qu’il peut rester de légitimité des Etats-nations indépendants (. ;) Les Etats sont de plus en plus exposés aux machinations des marchés mondiaux, aux ingérences des entreprises et des ONG mondiales ainsi qu’à la surveillance de l’opinion publique mondiale et du système judiciaire international » p245 Vision optimiste !!!
« L’empire mondial qui se forge sous nos yeux n’a pas sa tête un Etat ou un groupe ethnique particulier. Comme l’Empire romain finissant, il est dirigé par une élite multi-ethnique et uni par une culture et des intérêts en communs. A travers le monde, de plus en plus d’entrepreneurs, d’ingénieurs, d’expert, de chercheurs, d’avocats et de mangers sont appelés à rejoindre l’empire » p246
Chapitre 12 La loi de la religion
La plupart des religions anciennes étaient locales et exclusives. Les religions universelles (bouddhisme, christianisme, islam) n’ont commencé à apparaître qu’au 1er millénaire avant notre ère. Leur émergence fut l’une des révolutions les plus importantes de l’histoire et une contribution vitale à l’unification de l’humanité, au même titre que l’émergence d’empires universels et d’une monnaie universelle »p249
La révolution agricole semble s’être accompagnée d’une révolution religieuse « Les chasseurs cueilleurs chassaient et cueillaient animaux et plantes sauvages auxquels on pouvait attribuer un statut égal à celui d’Homo sapiens. Les êtres communiquaient directement les uns avec les autres et négociaient les règles régissant leur habitat partagé (..) Le premier effet religieux de la Révolution agricole fut de transformer les plantes et les animaux de membres égaux d’une table ronde spirituelle en possessions muettes (..) le rôle des dieux fut de servir d’intermédiaire entre les hommes et les plantes ou animaux muets (..) Des millénaires durant, après la Révolution agricole, la liturgie religieuse consistait essentiellement pour les hommes à sacrifier des agneaux du vin et des gâteaux en échange desquels les forces divines promettaient des récoltes abondantes et des troupeaux féconds» p.250
L’animisme ne disparut pas totalement avec l’avènement du polythéisme (lié à la Révolution agricole)
Les bienfaits du polythéisme : profonde tolérance religieuse p253
« Aujourd’hui, hors de l’Est asiatique, la plupart des peuples adhèrent à une forme ou à une autre de religion monothéiste, et l’ordre politique mondial repose sur des fondations monothéistes »p257
« Pourtant, il y a toujours eu un fossé entre les théories théologiques et les réalités historiques. La plupart des gens ont eu du mal à digérer l’idée monothéiste et ont continué de diviser le monde entre « eux » et « nous ». Les religions monothéistes expulsèrent manu militari les dieux par la porte d’entrée à seule fin de les voir revenir par la fenêtre. Le christianisme par exemple, se dota de tout un panthéon de saints, dont les cultes différaient peu ce ceux des dieux polythéistes »p.258
Le polythéisme donna naissance aux religions monothéistes, mais aussi à des dualismes (Bataille du Bien et du Mal)
« En fait, tels qu’il s’est manifesté dans l’histoire, le monothéisme est un kaléidoscope d’héritages monothéiste, dualiste, polythéiste et animiste qui ne cessent de se mélanger sous une ombrelle divine » (le syncrétisme)
Les religions de la loi naturelle
L’histoire religieuse du monde ne se réduit pas à l’histoire des dieux. Au cours du 1er millénaire avant notre ère une nouvelle espèce de religions apparurent qui se distinguaient toutes par le mépris des dieux : jaïnisme, le bouddhisme en Inde, le confucianisme, le taoïsme en Chine. Pour ces nouveaux venus, l’ordre surhumain qui régit le monde est le produit de lois naturelles, plutôt que de la volonté ou des caprices divins ; Une partie de ces religions de la loi naturelle , notamment le bouddhisme, continuèrent à croire à l’existence des dieux, mais à des dieux soumis aux lois de la nature non moins que les hommes, les animaux et les plantes.
« Les temps modernes ont vu l’essor d’un certain nombre de religions de la loi naturelle, comme le libéralisme, le communisme, le capitalisme, le nationalisme, le nazisme. Certains préfèrent parler d’idéologie. « L’Islam, le bouddhisme, le communisme sont tous des religions, parce que ce sont tous des systèmes de normes et de valeurs humaines fondés sur la croyance en un ordre surhumain. La loi naturelle bouddhiste et les lois de l’histoire marxistes sont surhumaines puisqu’elles ne sont pas édictées par les hommes ; Elles ne sont pas pour autant surnaturelles » p269
Nationalisme : croyance que sa nation a un rôle particulier à jouer dans l’histoire.
Capitalisme : croyance que la libre concurrence et la poursuite de son intérêt sont les meilleurs façons de créer une société prospère
Les religions humanistes
« L’humanisme est la croyance suivant laquelle l’Homo sapiens possède une nature unique et sacrée, foncièrement différente de tous les autres animaux et de tous les autres phénomènes (..) le reste du monde et tous les autres êtres n’existent que pour le bénéfice de cette espèce »p270
Il y trois sectes rivales d’humanisme :
- L’humanisme libéral : la nature sacrée de l’humanité réside dans chaque individu, dans la liberté de chaque individu
- L’humanisme socialiste : ce qui est sacré c’est l’espèce homo sapiens dans sa totalité et le commandement suprême est de préserver l’égalité
- L’humanisme évolutionniste (exemple du nazisme) ; aujourd’hui, certains envisagent d’utiliser notre connaissance croissante de la biologie humaine pour créer des surhommes.
« Nos systèmes politiques et judiciaires libéraux reposent sur l’idée que chaque individu possède une nature intérieure sacrée, indivisible et immuable, qui donne sens au monde et qui la source de toute autorité éthique et politique » « De plus en plus d’hommes de sciences sont enclins à soutenir que le comportement humain est déterminé par les hormones, les gènes et les synapses, plutôt que par le libre arbitre – par les mêmes forces qui déterminent le comportement des chimpanzés , des loups, des fourmis., Nos systèmes politiques et judiciaires essaient largement de cacher sous le tapis ces découvertes » ?????
Chapitre 13 Le secret de la réussite
« A la différence de la physique ou de l’économie ( ?), l’histoire n’a pas les moyens de faire des prédictions exactes. Ce n’est pas pour connaître le futur que nous étudions l’histoire, mais pour élargir nos horizons, comprendre que notre situation actuelle n’est ni naturelle ni évitable et que, de ce fait, les possibilités qui nous sont ouvertes sont bien plus nombreuses que nous l’imaginons. Par exemple, étudier comment les Européens en sont arrivés à dominer les Africains nous permet de réaliser qu’il n’y a rien de naturel ou d’inévitable dans la hiérarchie des races, et que le monde pourrait fort bien être arrangé autrement » p284
« On a aucune raison de penser que les cultures qui ont le mieux réussi dans l’histoire soient nécessairement les meilleures pour Homo sapiens. Comme l’évolution, l’histoire méprise le bonheur des organismes individuels (..) L’histoire avance d’un embranchement à l’autre, choisissant pour quelque mystérieuse raison de suivre une voie, puis une autre ». Clio est aveugle ; « L’horizon des possibles dans l’histoire est très large, et nombre de ces possibles ne se réaliseront pas » p287
« Autour de l’an 1500, l’histoire a fait le choix le plus lourd de conséquences : un choix qui a changé non seulement le destin de l’humanité, mais aussi celui de toute vie sur terre. C’est ce que nous appelons la Révolution scientifique. Elle a commencé en Europe occidentale » Pourquoi ? Nous n’en savons rien
Quatrième partie : La Révolution scientifique
Chapitre 14 La découverte de l’ignorance
A trois égards critiques, la science moderne diffère des traditions précédentes en matière de savoir :
- L’empressement à s’avouer ignorant, elle accepte que ce que nous croyons savoir pourrait bien se révéler faux avec l’acquisition de nouvelles connaissance
- La place centrale de l’observation et des mathématiques
- L’acquisition de nouveaux pouvoirs, de mettre au point de nouvelles technologie
« La Révolution scientifique a été non pas une révolution du savoir mais avant tout une révolution de l’ignorance. La grande découverte qui l’a lancée a été que les hommes ne connaissent pas les réponses à leurs questions les plus importantes »
« Jusqu’à la Révolution scientifique, la plupart des cultures ne croyaient pas au progrès » p311
« Beaucoup acquirent la conviction qu’aucun problème ne résisterait à l’humanité du fait de l’acquisition de nouvelles connaissances et de leur application. La misère, la maladie, la guerre, la famine, la vieillesse et la mort elle-même n’étaient pas le destin inévitable de l’humanité : elles étaient simplement le fruit de notre ignorance » ???
« Pour les hommes de sciences, la mort n’est pas une destinée inévitable, mais simplement un problème technique (..) Le grand projet de la Révolution scientifique est d’apporter à l’humanité la vie éternelle » p314
« La recherche scientifique ne saurait prospérer qu’en alliance avec une idéologie ou une religion (..) Pour comprendre comment l’humanité est arrivée sur la lune , il ne suffit pas de passer en revue les réalisations des physiciens, des biologistes et des sociologues, il nous faut tenir compte des forces idéologique, politiques et économiques qui ont façonné la physique, la biologie, la sociologie, les poussant dans certaines directions au détriment d’autres pistes . Deux forces en particulier méritent de retenir notre attention, l’impérialisme et le capitalisme » p 322
Chapitre 15 Le mariage de la science et de l’empire
« Entre 1500 et 1750, L’Europe occidentale prit son élan pour dominer le « Monde extérieur » : les deux continents américains et les océans ».
En 1775, l’Asie représentait 80% de l’économie mondiale « Le centre mondial du pouvoir ne se déplaça vers l’Europe qu’entre 1750 et 1850 ».
« Si la technologie fut un facteur important au XIX et XX siècles, elle était d’une importance limitée au début de l’époque moderne ». L’impérialisme européen fut très différent de tous les autres projets impériaux de l’histoire « Les impérialisme européens firent voile vers de lointains rivages dans l’espoir d’obtenir de nouvelles connaissances et de nouveaux territoires » Le savant et le conquérant commençaient tous deux par un aveu d’ignorance.p333 Avec le temps la conquête du savoir et la conquête du territoire furent toujours plus entremêlées p.334. « La découverte de l’Amérique fut l’évènement fondateur de la Révolution scientifique (..) Dorénavant, les géographes européens, mais aussi les savants européens dans presque tous les domaines du savoir se mirent à dresser des cartes avec des espaces vides à remplir » p.338.
Chapitre 16 Le credo capitaliste
« Décennie après décennie, l’Europe occidentale vit se développer un système financier sophistiqué capable de réunir des fonds importants à bref délai et les mettre à la disposition des entreprises privées et des pouvoirs publics. Ce système pouvait financer explorations et conquêtes bien plus efficacement que n’importe quel royaume ou empire » p.372 Exemple du combat acharné entre l’Espagne et les Pays-Bas au XVI et XVII siècles. Le secret de la réussite hollandaise fut le crédit. Les bourgeois hollandais, qui n’avaient guère le goût du combat sur terre, recrutèrent des armées de mercenaires appelés à combattre les Espagnols pour leur compte. Pendant ce temps, eux-mêmes prenaient la mer avec une flotte toujours plus importante. Les hollandais avaient plus de facilités à financer leurs expéditions militaires que le puissant empire espagnol, parce qu’ils avaient la confiance du système financier européen en plein essor quand le roi espagnol ne cessait de la compromettre par négligence. « Les financiers accordèrent suffisamment de crédit aux hollandais pour qu’ils puissent monter des armées et des flottes, qui leur permirent de dominer les routes commerciales à travers le monde et leur assurer de confortables profits ; Amsterdam devenait à vue d’œil l’un des ports d’Europe les plus importants mais aussi la Mecque financière du continent »p. 373
La chute de l’empire français en Amérique du Nord entre les mains des britanniques est la perte de confiance du système bancaire français par rapport à la Compagnie du Missipi installée en France.
Le sous-continent indien fut conquis non par l’Etat britannique, mais par l’armée de mercenaire de la British East India Company p380.
La première guerre de l’Opium opposant la Grande-Bretagne à la Chine (1840-1842) est l’exemple le plus notoire de la façon dont les Etats agissaient sur du grand capital ; Au nom du libre échange, la Grande Bretagne déclara dûment la guerre à la Chine qui voulait, pour protéger sa populations, interdire l’importation de l’opium par la British East India Company.
Chapitre 18 Une révolution permanente
« Les ressources à la disposition de l’humanité ne cessent de croître et continueront probablement sur cette lancée »p412 ???
« La Révolution industrielle a produit des douzaines de bouleversements majeurs dans la société humaine (..) mais la révolution sociale le plus capitale qu’ait jamais connue l’humanité est l’effondrement de la famille et de la communauté locale remplacée par l’Etat et le marché » p 417 ????
Depuis 1945, la violence internationale est tombée au niveau le plus faible, toutes époques confondues , ??
Chapitre 20 La fin d’Homo sapiens
Il serait naïf d’imaginer que nous pourrions donner un coup de frein et arrêter les grands projets scientifiques - génie biologique, génie cyborg (les cyborg sont des êtres qui mêlent parties organiques et non organiques), le génie de vie inorganique - qui promeuvent l’Homo sapiens au point d’en faire une espèce différente. Car ces projets sont inextricablement mêlés à la quête de l’immortalité p488
« L’histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s’achèvera quand ils deviendront des dieux » (4ème de couverture) ???