Dans son ouvrage Marylin Maeso revisite le roman La Peste de Camus pour saisir, à la racine, les rouages de la déshumanisation. L’objectif de son essai est de prendre acte des insuffisances de l’appréhension de l’inhumain dans les cas extrêmes et de montrer que « l’inhumain s’enracine dans ce qu’il y a de plus humain, c’est à même l’expérience quotidienne qu’il faut tâcher de le déceler ». En s’affranchissant « d’un carcan mémoriel sédimenté en stéréotypes comme celui du sensationnel qui nous aveugle, elle nous invite « à rééduquer notre perception pour la sensibiliser aux petites compromissions, inflexions et résignations qui irriguent nos échanges et nos interactions, qu’on croit anodines et qui pourtant s’agglomèrent en silence pour préparer insidieusement un terreau favorable au pire ».